Mon travail repose sur la fragilité de l'être humain et s'appuie sur des thèmes qui me touchent, des thèmes souvent puisés dans l'actualité: mal-être, exil, maltraitance, maladie ...
Mes productions, sur des supports variés, le plus souvent grand format et essentiellement en noir et blanc, mêlent étroitement dessin, peinture et collage.
J'utilise souvent le procédé de mise en abyme support/sujet traité et associe la fragilité et la solidité de l' « oropet » à la nature humaine.
L' « oropet» ou « horapeth », désigne en patois une planche non équarrie dont
on a enlevé l'écorce (horà/hors; peth/peau). Hors la peau, écorchée. De forme irrégulière et imparfaite, elle est écartée
et réservée à des utilisations secondaires. Ainsi, ces pièces de bois, dressées sur un socle de ciment, deviennent supports pour des corps meurtris eux aussi écorchés.
Horapeths présentent et représentent une humanité fragile et digne.
L'écrit tronqué ou compressé, l'écrit collé, les mots et « l'entre deux mots », des mots qui suggèrent, des mots qui disent, ces mots qui défont ou renforcent la première appréhension de l'image participent aussi à la transcription graphique de mes émotions. Car il s'agit bien là d'émotion et au fond de moi si je cherche à
révéler la dignité, la force de ces êtres « abîmés de la vie », c'est aussi pour établir une connexion émotionnelle dans une
relation triangulaire formée par eux, le public et moi-même et pour susciter
chez le spectateur une interrogation sur la relation à l'autre et sur sa propre vulnérabilité.